Há mais est le résultat d’une rencontre entre la danse traditionnelle du Mozambique et les principes chorégraphiques de la danse contemporaine de tradition occidentale. La pièce s’est développée à partir du stage donné par Thomas Hauert à Maputo. Les jeunes danseurs avec lesquels le chorégraphe suisse a travaillé maîtrisent un grand nombre de danses traditionnelles locales. Celles-ci consistent le plus souvent en la répétition incessante d’un motif chorégraphique. Thomas Hauert et ses cinq danseurs ont sélectionné douze danses traditionnelles dont ils ont isolé le motif de base. Chacun des danseurs a combiné ces différentes boucles en une suite originale, une phrase chorégraphique qui se voit transformée durant le spectacle par un jeu sur les temporalités, les rythmes, les qualités de mouvement et le rapport avec l’espace. Les danseurs suivent des trajectoires répondant à des systèmes d’organisation spatiaux très précis, un des thèmes récurrents du travail de Thomas Hauert et de sa compagnie bruxelloise ZOO. Le spectacle laisse également une large place à l’improvisation dirigée, une méthode qui permet de bousculer les conditionnements des danseurs et de libérer le corps des limites de l’esprit. En découle une grande variété de mouvements exécutés par les danseurs mozambicains avec une extraordinaire virtuosité. Dans Há mais, les motifs de la danse africaine sont confrontés à de courtes pièces musicales d’Igor Stravinsky liées pour la plupart à d’anciennes formes de danse européenne.