Solo for EKL pourrait être le portait éclaté d’une jeune femme. A moins que nous ne voyions en fait une danseuse obscurcir sa propre identité en traversant différents personnages. Que ce soit en Corée ou en Belgique, la société nous invite à jouer différents rôles en fonction des circonstances. Nous n’avons toujours qu’une vision sociale, et donc limitée, des autres. Thomas Hauert et Eun-Kyung Lee ont créé un solo sur le mouvement perpétuel à travers les multiples visages du soi. Cette identité kaléidoscopique et pourtant fluide se traduit dans des tâches purement chorégraphiques, mais aussi dans la mobilité des attitudes et des rapports au public. Pour le spectateur, le besoin de constamment se réadapter à ce qu’il voit crée un mouvement mental. Une sorte de danse. Eun-Kyung Lee, qui vit et travaille entre la Corée et la Belgique, a observé et incorporé certains aspects des deux cultures. En elle, ces cultures se fondent dans une identité singulière, tout comme la juxtaposition d’arias baroques et de musique traditionnelle coréenne donne naissance à une nouvelle totalité.