Re.Visited - 3 Works on Mozart

2021

“Re.Visited – 3 Works on Mozart” célèbre l’anniversaire du festival TANZWERKSTATT EUROPA. Le programme, avec les créations de Rui Horta et Micha Purucker datant de 1991 (l’année de naissance du festival) et une première mondiale de Thomas Hauert rend hommage au travail du festival, qui a accompagné au cours de ces 30 dernières années de nombreux artistes qui ont radicalement changé la façon de penser la danse et qui continuent de le faire aujourd’hui.

W. A. Mozart
Symphonie n° 29 en la majeur
K. 201

Selon des témoins contemporains, Mozart était un danseur enthousiaste et agile. Le désir de mouvement ingénieux et de physicalité prononcée est également clairement perceptible dans la musique de Mozart, et il se répercute facilement sur l’auditeur. Cette pièce, qui associe la symphonie n° 29 de Mozart, l’un des chefs-d’œuvre de sa jeunesse, à l’énergie impétueuse des jeunes danseurs du Gärtnerplatztheater, est une histoire d’écoute et de danse. Au cours du processus de répétition, les danseurs ont intériorisé la Symphonie n° 29 jusque dans les moindres détails. A l’aide de la partition et de l’interprétation par l’Orchestre baroque d’Amsterdam dirigé par Ton Koopman, les danseurs utilisent leur corps comme un instrument et anticipent le son au lieu de réagir à la musique.

Les mouvements chorégraphiques de groupe qui émergent de la symbiose dynamique et ludique avec la musique sont des réseaux complexes de mouvements coordonnés dans le temps et l’espace et peuvent être considérés comme une continuation de la tradition de la chorégraphie abstraite. Mais contrairement à ces danses, qui sont généralement fixes, les structures hautement “polyphoniques” sont créées sous les yeux du public par l’improvisation sur scène. Les danseurs créent un ordre à partir du désordre, une forme à partir de l’informe, un groupe à partir d’individus, en utilisant la qualité particulière d’attention, de perception, de présence, de créativité et de musicalité que l’improvisation permet et exige.

La chorégraphie se déroule ici sans l’intervention d’une autorité centrale. Elle forme un système dynamique intégré au comportement imprévisible dans lequel certains danseurs initient un mouvement et d’autres y réagissent, cette réaction déclenche un autre mouvement au sein de la même structure ou initie un nouveau développement. Les danseurs puisent librement dans un répertoire commun de principes physiques acquis au cours des répétitions, qui définissent des relations spécifiques dans l’espace, le temps et la forme. Les danseurs sont chargés d’inventer et de réaliser leurs propres mouvements sur scène, mais aussi d’initier et de développer des structures de groupe. Ils doivent adapter leurs rôles individuels au sein d’une constellation dynamique dont les mécanismes sont en constante évolution. Ce “jeu d’équipe” est extrêmement cinétique et constitue un défi cognitif et physique. De toutes les initiatives et réactions individuelles émerge une virtuosité du groupe qui montre clairement que les capacités cognitives d’un tel système dépassent de loin la simple somme des capacités individuelles des danseurs. L’intuition joue ici un rôle clé : il s’agit d’une capacité neurophysiologique qui se développe grâce à l’expérience.

Cette forme de chorégraphie instantanée apparaît comme un microcosme dans lequel les individus évoluent dans une dichotomie entre leur liberté créative et leur désir de se connecter aux autres. Il joue avec les concepts de libre arbitre et de responsabilité et semble refléter les négociations, conflits, tensions et solutions à l’œuvre dans les systèmes sociaux. Dans chaque tentative d’improvisation, il y a de l’indétermination, une justification rétrospective, l’expérimentation du bricoleur, une vision limitée, des possibilités découvertes trop tard, la tentation de suivre des chemins familiers et un avenir ouvert – en un sens, les forces auxquelles nous sommes confrontés avec notre condition humaine. L’imperfection devient la signature personnelle de l’engagement et l’indice d’une recherche de la vertu plutôt qu’un signe public d’échec.

Thomas Hauert
14 juin 2021

Concept & chorégraphie Thomas Hauert
Assistante chorégraphique Daniela Bendini
Créé & interprété par Sara de Greef, Jana Baldovino, Mikayla Lambert, Clara Cafiero, Alexander Hille, Pier-Loup Lacour, Janne Boere, Rodrigo Juez Moral, Lieke Vanbiervliet, Amelie Lambrichts, Ariane Roustan, Hikaru Osakabe, Alexander Quetell, Joel Di Stefano
Musique W.A. Mozart, Symphonie Nr.29 in A-Dur KV 201
Costume Thomas Hauert en collaboration avec Tanja-Seri Dollinger
Lumière Thomas Hauert en collaboration avec Johannes Lübcke
Répétiteur Elena Sokolovskaia
Production Joint Adventures “Tanzwerksatt Europa Festival”, Gärtner Platz Theater, ZOO/Thomas Hauert

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